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Peugeot & Moi
Le 1er septembre 2022
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Une autre spécificité du métier est de savoir comprendre les attentes des différents services de la marque avec lesquels le photographe collabore. Il s’agit de bien comprendre les attentes de la communication, du marketing et du design. Le photographe doit savoir se positionner comme un « chef d’orchestre » pour pouvoir répondre à tous les besoins.
Il est important de préciser que la photographie automobile est un travail d’équipe, en étroite collaboration avec les sociétés de production. L’expertise de la société de production se conjugue à celle du photographe : cette association est essentielle pour mener un projet à terme car les difficultés logistiques sont tellement importantes (transporter des véhicules parfois à l’autre bout du monde, faire face aux caprices de la météo, etc.).
Le brief du client donne des indications sur l’ambiance souhaitée (par exemple, un décor aride ou au contraire très vert, nordique, pluvieux ou même enneigé) : libre à nous de proposer une destination, un lieu ou un autre. Ces dernières années, les demandes ont évolué : avant, on se contentait de mettre la voiture dans de beaux paysages et de sublimer son design. Désormais, les constructeurs automobiles veulent aussi inscrire leurs véhicules dans un environnement urbain, avec toutes les difficultés de confidentialité que cela induit. Il y a également des demandes de décors architecturaux : il s’agit d’inscrire la voiture dans un cadre privé comme une belle maison d’architecte. La recherche de lieux occupe donc une part de notre travail de plus en plus importante.
Par ailleurs, face à la tendance croissante du « lifestyle », nous devons souvent inclure des personnages (un homme, une femme voire une famille) pour ancrer l’automobile dans la vie réelle.
C’est le même procédé qu’au cinéma. Une première sélection est effectuée par une équipe de repérage puis, nous venons faire ce qu’on appelle « une deuxième passe » pour la sélection finale. Une fois qu’on a trouvé des lieux qui peuvent correspondre au client et qui respectent les exigences budgétaires, on fait appel aux boites de production locales qui peuvent, dans un premier temps, nous fournir des photos du lieu prises par leurs photographes sur place et archivées dans des banques d’images.
On soumet les diverses propositions au client. Lorsque la sélection est affinée, on envoie un « fixeur » local qui va aller repérer les différents décors choisis. Il est important de vérifier que le lieu est toujours compatible avec une prise de vue et ce n’est pas toujours le cas car parfois, il y a eu des constructions, la végétation a changé ou bien le site est en travaux. Parfois, le client demande encore d’autres propositions. Notre équipe ne part que lorsqu’on tombe d’accord sur un lieu avec le client. C’est seulement à ce moment-là que nous allons vérifier nous-même l’endroit.
Il y en a plusieurs mais je dirais que les deux changements qui ont révolutionné notre pratique de la photographie sont : la retouche et la 3D.
Pour la retouche, on dit, dans notre jargon professionnel, qu’on « composite ». C’est-à-dire qu’on va modifier le décor d’origine, pour l’améliorer ou pour l’épurer car il peut y avoir des poteaux par exemple, un dépôt de poubelles ou n’importe quoi de gênant pour nous.
L’avènement de la 3D est également majeur dans l’évolution du métier. On commence par shooter les décors et on vient intégrer la voiture par la suite en 3D. Les raisons pour utiliser cette technique sont diverses :
J’ai participé à plusieurs campagnes Peugeot : le Peugeot e-PARTNER et le e-RIFTER, Peugeot 508 PSE et la voiture de course 9X8.
Dans un premier temps, il faut essayer de comprendre pourquoi la voiture a été dessinée comme ça : qu’a voulu dire le designer et quels sont les points forts de la voiture ?
Ensuite, il faut respecter l’harmonie de la voiture. Le grand angle à outrance, beaucoup utilisé sur les smartphones, est vraiment à proscrire car il déforme trop l’image de la voiture.
Une autre chose importante : se mettre à la hauteur de la voiture. Il faut arrêter de photographier à hauteur d’œil.